Romain Cecutti, plus d’une corde à son arc
Cordiste depuis 12 ans, ce Gersois d’origine vient de créer dans le sud Touraine ARCO, une entreprise qui œuvre dans les travaux d’accès difficile : entretien, réparation, soudure, peinture ou pose de filets.
Alors, ça fait quoi de profiter de la vue ? « C’est difficile de se lasser », répond Romain Cecutti, 42 ans dont 12 passés à tutoyer les cieux. Éoliennes, falaises, balcons… Ce cordiste de métier a fait des milieux extrêmes son terrain de jeu. En somme, il va là où aucun corps de métier n'ose s'aventurer. « Mon chantier le plus haut se situait sur le massif du Mont-Blanc, à 3 900 m d’altitude, mais je suis également descendu dans des milieux étroits, pour travailler par exemple sur des fondations d’éolienne en mer », détaille-t-il.
Le métier de cordiste, pratiqué par plus de 10 000 personnes en France, a été mis en lumière ces dernières années à l’occasion de différents reportages sur le chantier de la restauration de Notre-Dame. Spectaculaires, les images de ces funambules se faufilant dans de minuscules interstices ont aussi permis de mieux cerner les missions qui leur sont demandées. « Cordiste, c'est un métier mais aussi un moyen d'accès, nuance Romain Cecutti. On peut soi-même réaliser des travaux mais aussi porter du matériel adéquat et encadrer les ouvriers doués d'un savoir-faire spécifique afin qu'ils accèdent plus facilement à des zones précises ».
Ce Gersois installé à Loches déploie désormais ces compétences dans le sud Touraine par l’intermédiaire de sa société Arco, qu’il a créée avec un cordiste soudeur et un électricien. « Nous avons sympathisé sur un chantier d’éolienne offshore en pleine mer, raconte Romain Cecutti. Puis comme nous habitions tous les trois en région Centre-Val de Loire, nous avons décidé de monter ensemble notre propre structure de cordiste ». Les services que les trois associés proposent sont multiples : « on peut par exemple permettre à une usine de changer son système d'éclairage en passant à la LED sans stopper les chaînes de production. »
« Un métier perché… mais sécurisé ! »
Travaillant le plus souvent en altitude, les cordistes doivent respecter à la lettre la réglementation en vigueur. Et la sécurité, tant sur le plan humain que matériel, est l’une de leurs priorités. « Deux grandes qualités que doit avoir un cordiste, c’est du sang-froid et du calme, souligne Romain Cecutti. Je me suis bien sûr fait une ou deux frayeurs au cours de ma carrière, mais on fait vraiment tout pour travailler en complète sécurité.» Cette « assiduité » dans la discipline ne l’empêche pas de profiter des plaisirs du métier. « J’aime son côté sportif et l’adrénaline qu’il provoque, explique ce pratiquant d’escalade. Et de façon plus générale, j’aime bien être perché là-haut… »
Avec ARCO, Romain Cecutti poursuit ses rêves d'altitude dans la région. La création de sa société a d’ailleurs été encouragée par la Communauté de Communes Loches Sud Touraine, qui a ensuite dirigé l’entrepreneur vers le réseau Initiative Touraine. « Grâce à ces soutiens, nous avons pu contracter un prêt à taux zéro, ce qui a apporté un bon coup de pouce à notre trésorerie lors des premiers investissements. » ARCO bénéficie décidément d’un accueil très favorable auprès des acteurs locaux : le mois dernier, la mairie de Loches a ainsi autorisé les trois cordistes à tourner un film promotionnel sur les parois en tuffeau de la Cité royale. « Un joli coup de com’ pour notre entreprise, mais aussi pour le monument », plaisante Romain Cecutti. Preuve qu’en matière de promotion touristique, les cordistes peuvent aussi être premiers de cordée !