Loches Agri Compétences remporte un Trophée des Territoires au salon Ferme Expo
Evénement majeur du salon ferme Expo Tours, le concours Trophées de Territoires met en lumière la diversité créatrice des acteurs tourangeaux œuvrant du champ à l’assiette. Vendredi 18 novembre au cœur de Ferme Expo 2022 a été dévoilé le 4ème palmarès du concours organisé par l’association Agriculture et Gastronomie. Les lauréats des six catégories en lice ont été célébrés par la Chambre d’agriculture et ses partenaires. Le GDA Loches-Montrésor a été récompensé dans la catégorie Emploi. Explications.
Il n’est pas si lointain le temps des commis de ferme corvéables à merci, souvent peu payés au regard de leurs savoir-faire et parfois employés à mi-temps au vrai sens du terme, c’est-à-dire douze heures par jour. Une époque normalement révolue ; les mentalités, les besoins des exploitations agricoles ont changé, la montée en compétence des salariés est désormais inversement proportionnelle au gisement de profils disponibles sur le marché de l’emploi. Les besoins en main d’œuvre se font criants tandis que la taille des exploitations continue de croître au gré des départs en retraite sans repreneurs. Le travail à la ferme est complexifié par une réglementation enserrant de façon croissante la production agricole sur toutes ses facettes. Les agriculteurs contraints de choisir entre le siège du tracteur et celui du bureau doivent déléguer ce qu’ils ne peuvent plus faire seuls. Parallèlement, le parc de matériel, sophistiqué et coûteux, requiert des connaissances parfois pointues pour cultiver, pulvériser, récolter, nourrir les animaux.
Volonté d'agir
Conscients des enjeux, une poignée d’agriculteurs-employeurs lochois a décidé d’agir. Au cours d’un séminaire de réflexion organisé par le groupement de développement agricole de Loches Montrésor durant l’hiver 2020-2021, l’idée d’améliorer l’attractivité du métier de salarié agricole et celle de rompre l’isolement des salariés ont pris corps. « La main d’œuvre devient un problème majeur pour de nombreux agriculteurs, en élevage mais aussi en grandes cultures. C’est devenu compliqué de trouver le salarié au profil recherché mais aussi de le garder. Gérer de la main d’œuvre, c’est un métier à part entière, ça ne s’improvise pas » résume Pierre Flaman, vice-président du GDA, porteur de l’initiative. « D’un caractère à l’autre, les modes de management diffèrent, certains employeurs sont managers intuitifs mais pour d’autres ça ne coule pas de source. Être salarié, ça n’est pas travailler 70 heures par semaine toute l’année. Parfois les sanitaires et les vestiaires dédiés aux salariés sont encore à construire. Les salariés des exploitations règlent et conduisent les engins, ils soudent, réparent, traitent, sèment et récoltent, avec leurs multi compétences, bien souvent ils ont de l’or dans les mains ».
Une charte employeur
S’inspirant de l’expérience bretonne initiée par la coopérative Cooperl, un plan d’action axé main d’œuvre a vu le jour. Outre des formations à venir en management, il prévoit la rédaction d’une charte employeurs et la mise en réseau des salariés agricoles. Des visites d’exploitations en groupe ont déjà eu lieu sous l’égide de la toute nouvelle marque employeurs Loches Agri Compétences, créée par les adhérents du groupement. Des sorties sont prévues par les salariés qui s’emparent de l’opportunité qui leur est offerte. « Se réunir, se former, c’est bien mais il ne faut pas oublier la convivialité » conclut Pierre Flaman. Les salariés expriment leur satisfaction sur les opportunités offertes par Loches Agri Compétences qui fédère actuellement une vingtaine de personnes, employeurs et salariés confondus. Edern Aufrère y voit une bonne initiative.
« Ce réseau permet de se connaître entre salariés d’une ferme à l’autre et d’échanger les uns avec les autres sur des problématiques qui nous intéresse en tant que salariés. » Olivier Patrice acquiesce. « L’initiative du GDA me donne l’occasion d’échanger avec les autres salariés sur des idées de formation ou de sorties sur des salons agricoles ou extraprofessionnelles et de partager nos connaissances ».