Publié le 29/04/2016
Les Vergers de la Manse Sepmes

Des pommes et des idées

Depuis 1987, la famille Debryun exploite un verger de 15 hectares situé en bordure de la Manse à Sepmes. Ses arbres produisent plus de 650 tonnes de fruits chaque année. L’entreprise propose aussi une large gamme de jus et de produits à base de fruits qui rencontrent un succès grandissant.

«Ici on a des pommes mais on a aussi des idées ! ». La formule résume bien la stratégie de la famille Debruyn. Ces producteurs de fruits sont installés dans le Sud Touraine depuis 1987. Dès la création de l’exploitation, l’entreprise cherche à se diversifier. Au lieu de se limiter à la vente au détail, les Vergers de la Manse vont prospecter et séduire la grande distribution. « A l’époque, ces grandes enseignes se fournissaient principalement chez des grossistes. On a ainsi réduit ainsi le nombre d’intermédiaires et amélioré nos marges».  Dans le même temps, les producteurs tourangeaux développent une activité de cueillette sur l’arbre. Chaque année, à la fin du mois de septembre, 3 000 clients viennent récolter eux-mêmes leurs fruits : « les revenus générés permettent de rémunérer une partie des saisonniers qui récoltent le reste de la production ».

400 000 litres de jus par an

En 2006, les Vergers de la Manse vont prendre une nouvelle orientation. Le fils des fondateurs, Bastien, rejoint l’entreprise. Le jeune homme a un Bac pro productions horticoles en poche… et des idées plein la tête. Son ambition : diversifier l’activité de l’entreprise et se lancer dans la transformation des fruits frais en jus de fruits, nectars, vinaigres, gelées, compotes ou confitures. Ses parents acceptent de le suivre, la famille investit alors dans un atelier de production artisanale de 150 m². « On avait calibré les machines pour produire 30 000 litres, on en a fabriqué le double dès la première année » se souvient Bastien. Depuis, les ventes n’ont jamais cessé de croitre. En 2015, 400 000 litres de jus sont sortis des ateliers des Vergers de la Manse. Jus de pomme, de poire, de raisin, d’orange, d’ananas… L’entreprise propose plus d’une vingtaine de références au total. Si tous les fruits ne sont pas produits sur place, ils sont toujours « rigoureusement sélectionnés : Le raisin vient du Poitou, la framboise est française, les ananas et les oranges viennent du Costa Rica, le pamplemousse d’Israël… mais dans tous les cas ce sont des fruits de très bonne qualité ». Ces produits sont distribués dans des grandes surfaces indépendantes. On les trouve aussi dans le magasin situé à proximité de l’atelier, chez certains restaurateurs, des cafetiers, des épiceries fines et dans les magasins de producteurs de Loches et de Chambray-lès-Tours.

Concepteur et créateur de jus

Les Vergers de la Manse sont également prestataires de services. « On fait des jus pour les autres ». Producteurs de fruits, viticulteurs… Ils sont près de 300 à faire appel à l’entrepreneur pour imaginer des jus, les produire ou simplement pour les mettre en bouteille. « Actuellement, je travaille sur un projet d’infusion glacée à l’ibiscus et un jus goji-ananas. D’autres clients me commandent des boissons diurétiques ». Bastien Debruyn crée pour les autres mais aussi pour lui. Il pense lancer prochainement une gamme de cocktail de fruits. Et son travail est largement récompensé. Depuis 2012, le jeune entrepreneur participe chaque année au Concours général agricole de Paris. « La première année, j’ai reçu une médaille de bronze pour mon jus de pomme. Depuis j’en gagne tous les ans ». En 2016, le nectar d’abricot des Vergers de la Manse a été distingué par une médaille d’argent.

L’impératif de la diversification

Autre projet : la valorisation des drêches, « la matière qui reste après que les pommes aient été pressées ». Ces résidus, et notamment les pépins, contiennent des matières actives qui peuvent intéresser les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique ainsi que la filière alimentaire animale. Bastien s’est rapproché d’une entreprise qui l’aide à formuler et à créer ces nouveaux produits. Dans les tuyaux : des crèmes pour le corps, des croquettes pour les animaux de compagnie... Si le concept fonctionne, l’entreprise devra encore s’agrandir pour assurer cette nouvelle production. La création d’un bâtiment de plus de 500 m² est à l’étude. Il sera installé à proximité des locaux actuels qui s’étendent déjà sur 3 000 m². « Nous avons commencé en 1987 avec 600 m². Depuis, nous grandissons régulièrement ». En 2014, les Vergers de la Manse ont ainsi acquis un bâtiment voisin et acheté de nouvelles machines. Ils ont alors pu compter sur le soutien financier de la Communauté de communes du Grand Ligueillois, du Conseil départemental et de la Région. « Un véritable coup de pouce qui a eu un effet déclencheur. Sans ces aides, j’aurai peut-être été moins ambitieux ».

STA / 29-04-2016