Publié le 02/03/2017
Van Ingen Forage Tournon-Saint-Pierre

Chercheurs d’eau de père en fils

Depuis plus de 25 ans, la famille Van Ingen creuse le sol à la recherche de l’eau. Si pour certains foreurs le résultat n’est pas garanti, chez les Van Ingen, on assure trouver de l’eau dans 99% des cas. Le secret de cette réussite : ils sont aussi sourciers.

« C’est une question de réceptivité » assure Freddy, une baguette de noisetier en main. « Lorsque nous trouvons l’endroit, le bois se met à travailler et la pointe se dirige vers le sol » Chez les Van Ingen, on est foreur. Mais le père, Henri, comme le fils ont une compétence en plus : tous deux sont également sourciers. « Je ne sais pas comment ça fonctionne, mais ce n’est pas de la magie, explique le jeune homme. Certains savent guérir, d’autres arrêter le feu, c’est un peu la même chose pour nous. » Une fois l’eau localisée, il faut creuser. L’entreprise possède trois ateliers de forage mobiles. Un atelier, c’est un camion, un énorme compresseur, une foreuse et un 4x4 qui achemine le reste du matériel : outillage, tubes, etc. Van Ingen Forage intervient chez des particuliers qui souhaitent arroser leur jardin, alimenter leur domicile en eau potable ou même se chauffer grâce à la géothermie. Père et fils travaillent également pour des industriels qui ont besoin d’eau dans leurs usines et pour des agriculteurs qui doivent irriguer leurs champs et abreuver leur bétail. L’entreprise propose une garantie unique pour les particuliers (selon région). « Quand on ne trouve pas d’eau, le client ne paie pas. Nous sommes seulement deux à faire ça en France. » Mais les résultats sont là. Lorsque qu’un chantier de forage est lancé, l’eau sera trouvée dans « 99% des cas. » Cette réussite impressionnante a convaincu près de 10 000 clients. « Il faut être précis. A quelques mètres près, le forage peut être sec ou avoir un débit très faible.»

Une entreprise de 15 personnes qui repose sur un pendule à 50 euros…

Henri se passionne très jeune pour la radiesthésie. Il s’amuse alors à chercher de l’eau pour des amis jusqu’au jour où il décide d’abandonner son métier d’agriculteur pour se lancer à plein temps dans le forage. En 1989, il investit 2 millions de francs dans un premier atelier équipé d’une machine capable de creuser jusqu’à 800 mètres. « Nous avons été mal conseillé. La machine était surdimensionnée. Un véritable tank de 50 tonnes à 8 roues motrices ». En 1993, il la vend et fait fabriquer une micro-foreuse sur chenille. Suffisamment puissante pour descendre à 200 mètres de profondeur, elle convient bien mieux aux besoins de l’entreprise. 4 ans plus tard, le carnet de commandes est plein. Henri achète une nouvelle station de forage. Il a besoin de personnel et intègre Freddy au sein de ses équipes. « Je suis entré dans le dur tout de suite. C’était stressant et très excitant à la fois.» Ce sentiment anime toujours le jeune homme qui détient 25% des parts de l’entreprise. Mais il précise - un large sourire aux lèvres - qu’il va y avoir du changement prochainement : il va acquérir l’intégralité des parts. « Mon père met le forage de côté pour se consacrer uniquement à la recherche d’eau, sa passion. Mais nous allons continuer à travailler ensemble. J’ai une confiance totale en lui.»

Et cette reprise n’est pas le seul projet de l’entreprise. « Je suis allé aux Pays-Bas pour chercher une nouvelle machine. Elle va nous permettre de sécuriser les forages, de prévenir les éboulements de terrain et d’éviter de coincer les outils". Afin de pouvoir traverser les types de sols les plus récalcitrants, Freddy travaille également sur une technique plus performante pour évacuer les déblais. Au lieu d’utiliser des méthodes conventionnelles onéreuses et gourmandes en énergie, il est en train de développer un procédé sécurisant pour la réalisation du forage. « La vitesse ascensionnelle des matières est plus rapide et la technique est surtout beaucoup moins gourmande en carburant.» Et ce n’est pas tout ! En creusant près de la ferme familiale, Freddy a fait une découverte inattendue : une gigantesque nappe d’eau d’une qualité… exceptionnelle. « Mon père a apporté un échantillon au laboratoire d’analyse. Ils nous ont dit qu’il fallait la mettre en bouteille ». Un projet de station d’embouteillage est donc à l’étude...

« L’éleveur était tellement content qu’il s’est roulé à terre en criant, "C’est mon eau ! C’est mon eau ! "»

En attendant, les Van Ingen poursuivent leurs sondages… avec toujours autant de succès. Ils sont ainsi intervenus chez un éleveur de chèvres. L’homme avait déjà tenté à 14 reprises de trouver de l’eau… sans succès. Désespéré, il fait appel à eux. L’équipe se déplace. Henri lance son pendule et une fois de plus, « banco », il trouve de l’eau. « L’éleveur était tellement content qu’il s’est roulé à terre en criant, "C’est mon eau ! C’est mon eau ! "». Même scenario chez cet agriculteur qui, après 17 échecs, s’en remet aux foreurs. « A seulement dix mètres de l’un de ses puits secs, nous avons trouvé un débit de 100 m3/heure. Parfait pour irriguer des champs ». Et il y a encore plus étonnant. Henri serait effet capable d’exercer son talent sans se déplacer, en utilisant une simple carte. « Il a déjà trouvé de l’eau au Burkina-Faso » assure son fils. Freddy Van Ingen est serein pour l’avenir de l’entreprise et il y a de quoi : « les chiffres parlent d’eux même et l’effectif en personnel augmente tous les ans ».

STA 02/03/2017