Publié le 20/07/2016
Le relais de la Mothe Yzeures-sur-Creuse

Isabelle de Rochechouart : une vie de passions et d’engagements

Installée depuis 5 ans à Yzeures-sur-Creuse, Isabelle de Rochechouart dirige avec passion le Relais de la Mothe. Un hôtel 3 étoiles de caractère qui propose, en outre, une restauration très élaborée. Retour sur le parcours étonnant de cette femme élégante qui n’a pas froid aux yeux.

Quel rapport entre une mission humanitaire, une boutique de cadeaux, un cabinet de réflexologie plantaire et un hôtel de charme dans le Sud Touraine ? Tous ces lieux et expériences appartiennent au parcours d’Isabelle de Rochechouart. Le sourire large et franc, cette femme élégante et dynamique est aujourd’hui à la tête du Relais de la Mothe, un ravissant hôtel-restaurant installé sur la place de l’église d’Yzeures-sur-Creuse. Amenée à sillonner le monde en raison des impératifs professionnels de son mari, Isabelle a eu plusieurs vies. En Egypte, elle s’occupe d’enfants des rues. Au Sénégal, elle s’investit auprès des lépreux. En 2004, retour en France. A Bordeaux d’abord où elle se forme à la réflexologie plantaire. Puis à Paris où elle ouvre un cabinet pour pratiquer cette médecine douce, basée sur le massage des pieds et utilisée pour combattre le stress et les tensions corporelles. En 2010, un appel va une nouvelle fois changer sa vie.

Une vie de projets jusqu’au projet de sa vie

A l’autre bout du fil : un ami, Philippe Ravinet. Isabelle l’a rencontrée en Afrique du Sud 25 ans plus tôt. A l’époque, il travaille dans le négoce de riz. Entrepreneur dans l’âme, il décide d’investir dans la pierre, en France. Il achète d’abord deux hôtels à Paris avant de chercher quelque chose en province. Ses recherches le conduisent à Yzeures-sur-Creuse. L’hôtel-restaurant de la commune est à vendre. Sa propriétaire souhaite prendre sa retraite. Philippe propose alors à Isabelle d’investir à ses côtés et d’assurer la gestion de l’établissement. A l’époque, cette dernière ne connait « absolument rien » à l’hôtellerie mais accepte la proposition. « Avec mon mari, nous changions souvent de pays. Je me suis toujours beaucoup investie dans ce que je faisais, sans pouvoir réellement mener mes projets jusqu’au bout. C’était l’occasion de le faire ».

Première étape, premier problème. Les banques ne souhaitent pas accompagner l’entrepreneuse qui n’a aucune expérience en gestion d’établissement hôtelier… Les associés parviennent malgré tout à réunir les fonds. Isabelle se lance alors dans les travaux. Aidée par une employée, elle en assure elle-même une partie. Ensemble, elles débarrassent les 800 m² de l’hôtel, arrachent lino et vieilles moquettes, abattent certains murs, en restaurent d’autres… sous l’œil goguenard des artisans professionnels engagés sur le chantier, amusés de voir « cette Parisienne bon chic bon genre » manier truelles et pinceaux. « Lorsque je me lance dans quelque chose, je ne me rends pas compte de l’ampleur de la tâche. D’une certaine manière, c’est une qualité, je n’ai pas peur des challenges ». Les travaux durent 8 mois. Le 15 mai 2011, les 22 chambres sont prêtes, la cuisine et la salle du restaurant sont refaites à neuf. L’aventure peut commencer.

Des débuts difficiles mais un résultat à la hauteur de ses espérances

Arrive le jour de l’inauguration : c’est la catastrophe ! « J’ai fait une belle erreur de casting en cuisine, le chef de l’époque n’était vraiment pas à la hauteur ». Le salut viendra de l’arrivée du chef Jacques Taouss et de son équipe en 2014. Il propose une cuisine traditionnelle revisitée aux « saveurs du monde » s’appuyant sur des produits frais du marché. « Il y a désormais une super ambiance, un esprit d’entraide et une véritable volonté de bien-faire ». Aujourd’hui, l’affaire tourne bien. Si Isabelle n’est pas encore pleinement satisfaite par la fréquentation de l’hôtel, elle est ravie par celle du restaurant. « Nous avons mis en place un menu à 13,50 euros pour le déjeuner ». Un tarif étonnant pour un restaurant semi-gastronomique. La formule attire chaque jour une quarantaine de personnes. Le Relais de la Mothe organise également, le premier vendredi de chaque mois, un diner sur le thème de la cuisine étrangère ou régionale française. « Le menu peut être américain ou norvégien, périgourdin ou alsacien. Nous faisons salle comble à chaque fois. »

Jamais à court d’idées, elle a également participé et gagné une émission de téléréalité en 2015 : Bienvenue à l’hôtel. Un programme diffusé sur TF1 au cours duquel « 4 duos de propriétaires d’hôtels indépendants s’invitent à tour de rôle afin de tester et de juger les prestations des uns et des autres ». L’aventure n’a pas eu d’impact sur la fréquentation de l’établissement mais a permis à toute l’équipe de « bien s’amuser ». Et pour Isabelle, c’est l’essentiel. 

STA - 18/07/2016