Publié le 17/04/2015
M. Gérad Bouyer, Président de la CCI Touraine

«La qualité de vie qu’offre le Sud Touraine est un véritable atout économique»

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Touraine organisait jeudi 16 avril une «journée territoriale » sur les cantons de Loches et de Montrésor.

Son Président, Gérard Bouyer, avait réuni le matin une cinquantaine d’entrepreneurs dans la salle polyvalente du collège Georges Besse à Loches pour présenter les services de la CCI. La présence d’autant d’acteurs économiques dans un établissement scolaire se voulait être un signal fort, elle était aussi l’occasion rêvée pour les collégiens de la mini-entreprise Mad’In Loches, de présenter leur Multi-book. Dans le même temps, une partie du Bureau de la CCI rencontrait des commerçants de Loches accompagné du maire de la ville, Marc Angenault tandis qu’une autre était réunie autour de professionnels du tourisme au Parc Naturéo. La journée s’est poursuivie par la visite de plusieurs entreprises en présence d’élus locaux et s’est achevée au Moulin du Ligoret à Tauxigny. C’est là que nous avons interrogé Gérard Bouyer, Président de la CCI Touraine.

Quel regard portez-vous sur le Sud Touraine et ses entreprises à l’issue de cette journée ?

Gérard Bouyer : Le dynamisme que l’on ressent ici est remarquable. Votre territoire s’est déjà distingué au salon Made in Touraine fin mars à Tours et ça ne se dément pas sur le terrain. On ressent ce dynamisme d’une façon très forte car les entreprises que nous avons rencontrées aujourd’hui sont fières d’appartenir au Sud Touraine. Cette démarche Sud Touraine Active est très positive car elle permet de ressouder les entreprises et les acteurs économiques autour d’un enjeu territorial fort. C’est une initiative qui mériterait de se généraliser

Depuis quand la CCI réalise-t-elle ces journées territoriales et quelles sont ses motivations ?

G. B. : Nous organisons ces journées depuis fin 2011 pour aller à la rencontre des entreprises. On nous reproche souvent que tout se passe autour de l’agglomération, nous souhaitons au contraire aller au plus près de ces entreprises qui font vivre les territoires. Les territoires ruraux se fragilisent si on ne les protège pas, si on ne les stimule pas. C’est par des coopérations, un réseau comme Sud Touraine Active qu’on leur redonne un nouveau souffle. Quand la CCI se déplace sur les territoires, c’est aussi pour envoyer un message fort aux politiques, à l’État, à la Région.

Qu’en est-il aujourd’hui des menaces qui pèsent sur les CCI ?

G. B. : Elles sont bien réelles et effectives : non seulement, ils nous ont réduit notre budget mais en plus ils nous ont pris notre fond de roulement. Ce hold-up financier nous met en difficultés pour conduire certaines opérations et nous avons été contraints de prendre des mesures drastiques et de nous concentrer simplement sur nos fonctions de base et nos missions essentielles. Nous travaillons aussi sur des économies d’échelle, chaque CCI de la région Centre se concentre sur un service support avec la CCI régionale en pivot. Mais nous conserverons toujours une représentation départementale.

Justement, dans ce contexte tendu, comment envisagez-vous votre rôle demain sur les territoires ?

G. B. : Nous assurerons toujours nos missions de base et garderons toujours ce lien étroit avec le territoire qui s’exprime chez vous au travers de notre conseillère Karine Bois. En revanche, on ne pourra plus faire d’investissements sur les territoires.

L’apprentissage, la formation font partie de vos axes de travail à la CCIT. De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés pour trouver et retenir des jeunes motivés et qualifiés. Quelles solutions développez-vous pour y remédier ?

G. B. : On parle de plans de licenciements dans les grands groupes mais la réalité, ce sont aussi plein de PME qui cherchent de la main d’œuvre, des soudeurs, des électromécaniciens, dans les métiers de bouche, il y a plein de métiers en tension. La difficulté en effet, est de trouver de la main d’œuvre en adéquation avec les besoins de l’entreprise. Je pense qu’il faut absolument revaloriser les métiers manuels par l’apprentissage et l’alternance sans quoi, on le paiera dans le futur, on le paie déjà. Il n’y a rien de tel pour rentrer dans un métier. Nous avons tenu notre réunion ce matin au collège de Loches, c’est aussi par ce type de signes forts et des messages clairs qu’on parviendra à convaincre, les familles, les élèves, les enseignants.

STA/17 avril 2015